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Les Echos de Nampilly
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29 avril 2010

Serge Dalens et Le Bracelet de vermeil 1/2

En 1987, pour le cinquantième anniversaire de la parution du Bracelet de Vermeil, la Fédération du Scoutisme Européen, - province d'Alsace, publiait un hors série – relié – de sa revue Vanskapen. Entièrement consacré à la jeunesse de France et à Serge Dalens, et titré, ingénieusement… Serge Dalens, ce petit fascicule revient sur la place de la jeunesse dans notre société (nous sommes en 1987) ce que la littérature – scoute en particulier – peut apporter aux jeunes. Nous ne reviendrons pas sur le contenu de textes très très politisé, voire carrément politique, par contre nous vous livrons ici la préface, signée Serge Dalens, qui nous donne sa vision du Bracelet de vermeil et de ses lecteurs adolescents… et scouts.


Saluer le cinquantième anniversaire d’un livre que n’a pas encore atteint l’oubli, et fêter le même jour son auteur, voilà qui n’est pas tellement commun. En écrivant Le Bracelet de vermeil, puis la suite des aventures d’Eric, j’étais loin d’envisager semblable événement.

Il m’étonne et m’emplit de sentiments divers où la confusion tient la première place. Car je ne pense pas mériter cet honneur. Ma récompense, je l’ai déjà reçue. C’est la joie que j’ai pu offrir à ceux qui étaient dans la peine, ce sont les amis que j’ai pu donner à ceux qui n’en avaient pas. Ma récompense, c’est la confidence d’une fille ou d’un garçon que je ne connaîtrai sans doute jamais, c’est le merci de celui qu’Eric, Jacques, Claude ou Baudouin ont aidé à vivre et à espérer.

Celui qui écrit d’abord pour les jeunes doit se remettre sans cesse en question, se vouloir très simple et très humble. Car son récit, comme la langue d’Esope, peut apporter le meilleur ou le pire, meurtrir les cœurs ou les réchauffer.

Le livre qui lui est destiné ne doit jamais blesser l’adolescent. Il ne peut détruire sans aussitôt reconstruire plus grand et plus beau. A ce prix seulement, il aura rempli sa mission.

Au fond, il s’agit de lancer une passerelle entre deux mondes, celui de la jeunesse et celui des adultes, pour permettre au premier de quitter le sien et de pénétrer dans l’autre sans révolte et sans peur. Parce que si l’enfant recherche la protection de l’adulte, l’adolescent, lui, se croyant repoussé ou incompris, le défie, le craint et le fuit. Il a pourtant besoin d’une armure que trop souvent il repousse et néglige.

Père et mère sont directement concernés. On se souvient du conseil donné par Rilke au jeune poète auquel il écrivait : «Renoncez à être compris d’eux. Croyez seulement en un amour qui vous est gardé comme un bien d’héritage. Soyez certain qu’il y a dans cet amour une force, une bénédiction qui peuvent vous accompagner, aussi loin que vous alliez. » Eh bien, il faut que la « littérature de jeunesse» harmonise les rapports entre les générations, prépare à l’intelligence des faits, des hommes et des choses, ouvre au besoin les chemins de la réconciliation. C’est sans doute la raison pour laquelle tant de parents tiennent à ce que leurs enfants lisent ce qu’eux-mêmes ont lu jadis, et dont ils gardent un souvenir ensoleillé.

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Commentaires
Y
Livre de raison - Jeunesse de France<br /> paru chez Alsatia en 1944.
P
On comprend mieux le côté politique "Jeunes de France relevez-vous". Quel ouvrage ?
Y
Il s'agit en réalité de la réédition (total ou partiel ?) d'un ouvrage publié en 1944, pendant l'occupation, chez Alsatia.<br /> Seul rajout de 1987 la préface de Serge Dalens et un extrait de son roman "La Blanche".
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