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Les Echos de Nampilly
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25 octobre 2009

Le roman guide après 1947 - 4

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2.3 Les aînées/techniciennes

Viennent ensuite, dans chacune des équipes/patrouilles étudiées, deux ou trois solides guides aînées qui remplissent davantage des rôles de techniciennes que d’animatrices et qui sont, à mon sens, un rien plus âgées dans les romans que dans la vie guide réelle, entraînant ainsi un déséquilibre de la pyramide logique des âges qui voudrait qu’il n’y ait au maximum qu’une ou deux filles née(s) la même année dans une même équipe.

Pour l’Albatros de L’Inconnue de Valcluse, ce sont Bison technicien et Cabot dynamique. La première, dont la vigueur physique n’a d’égal que l’appétit, est déjà titulaire de quinze badges, toujours en mouvement et les deux pieds sur terre, c’est une technicienne pure et il n’est rien qu’elle ne veuille parvenir à réaliser. Pour la seconde, par contre, idéaliste et impulsive, la technique n’est pas une fin en soi mais un moyen de toujours davantage se dépasser, d’où son perfectionnisme et son caractère fort, mais aussi ses colères subites et inexplicables. Malgré ses emportements, elle a une relation forte avec son C.E./C.P. Nous aurons à reparler d’elle en traitant des héroïnes.

Pour les Mouettes de La Croix verte, ce sont Marie-Philippe et Brigitte Artus (dite Astuce), soit un garçon manqué féru d’alpinisme, sympathique, intrépide et casse-cou, d’une part, et un paquet de nerfs impulsif, dont les paroles et gestes dépassent souvent la pensée et qu’il convient de calmer, mais qui s’avère être une excellente technicienne.

Pour les Grillons d’Une Fille pas comme les autres, ce sont Pascale Armand, dite la nounou, et Joëlle Le Français ; la première est fille de médecin, pleine de gentillesse, d’idéal et de générosité, mais par ailleurs dotée d’un esprit réaliste. Elle est la secouriste de l’équipe et a une relation de complicité forte avec son C.E./C.P. Venue tard au guidisme, Joëlle Le Français, qui est l’héroïne du roman, malgré ses silences et sa timidité naturelle, est adroite, consciencieuse, obéissante, curieuse d’apprendre et désireuse de rendre service. Nous aurons l’occasion de reparler d’elle.

Pour les Hermines des Choucas, ce sont Thérèse Gardon, 14 ans, et France Picard ; la première est une naturaliste à la longue tresse qui remplit également les fonctions d’intendante et de secouriste de l’équipe ; la seconde, une longue fillette brune aux jambes de poulain, très observatrice, intuitive et logique.

Pour le Mustang du Testament des cœurs fidèles, il s'agit d'Alix Orvasson de la Folletière (quasi 15 ans, surnommée Comtesse), Capucine (14 ans, dite Capu) et Anne (dite Matou). La première, qui est également l’Héroïne, est décrite comme explosive jusqu’au bout des ongles, spontanée, fougueuse et aventurière; la deuxième, poétesse à ses heures, dispose également d’un esprit logique et analytique, c’est officiellement le cuistot, mais l’équipe peut également compter sur son sens de l’observation. Quant à la troisième, boule de muscles et tête de bois, rebelle, indépendante et langue bien pendue, également observatrice mais surtout débrouillarde, elle remplit officiellement les fonctions de topographe et de secouriste de l’équipe, mais, pratiquement, bien davantage.

Dans La Forêt qui n'en finit pas, aux Hermines, ce sont Françoise, dite Franc-Gosse, Marie-Tropique de Monteplain et Catherine dite Kitou. Bien qu’un peu petite pour son âge, la première est un garçon manqué à la langue bien pendue, qui n’a pas son pareil dans les bagarres (et tant pis pour le matériel), mais qui, dans l’obscurité se révèle parfois craintive. La deuxième, notre héroïne, est une fille solidement musclée qui peut ne reculer devant rien pour atteindre le but que sa loyauté et son sens du devoir ont amené à accepter, mais elle peut aussi se montrer rieuse, détendue et endiablée. La troisième est une artiste calme et débrouillarde, qui parle très peu, enregistre tout, et s’avère efficace dans tout ce qu’elle entreprend. C’est à la fois la technicienne et la «maman» de l’équipe.

Il y a trop de personnages différents dans Les Foulards bleus pour analyser chacune des cinquante guides qui y apparaissent, surtout que l’auteur a pris un malin plaisir à au moins confier un petit rôle à chacune d’entre elles. Il y a des douces comme Malamute, Eider, Serval… Nous aurons l’occasion de revenir sur Caracal, qui sous des dehors relativement effacés, s’avère une fille de tête, volontaire et efficace. C’est elle l’héroïne de ce roman, qu’avec les yeux de Bénédicte, nous allons peu à peu découvrir : très forte, drôle, terrible qui dribble même les garçons avec une balle de foot, qui grimpe aux arbres comme un garçon manqué, marche presque sur les mains et peut jongler avec cinq balles de tennis, se prénomme Laurence, lit des choses dans le ciel, cheveux courts, (grands) yeux brillants, différente, très jolie, quelque chose d’acier en elle, capable de marcher très silencieusement et de très bien se débrouiller la nuit sans lampe, rassurante, humour pince sans rire, à la fois calme et forte, d’une incroyable sérénité.

Le milieu d’équipe est donc en général constitué de deux ou trois techniciennes au caractère rarement fort affirmé, sauf si l’une d’elles est l’héroïne. Sauf exception, la technique ne constitue pas pour ces filles une fin en soi, mais un moyen de progresser en se mettant au service de l’équipe.

croix
Fred Funcken pour La Croix verte

2.4 La queue d’équipe (ou cul de pat)

Viennent enfin les plus jeunes, dont à l’une ou l’autre exception près, l’apport est relativement faible, hormis pour le pittoresque, la candeur et la naïveté.

Pour l’Albatros de L’Inconnue de Valcluse, ce sont Faon imaginatif et Girafe philosophe. La première, qui ne semble apprécier ni l’eau, ni les ablutions matutinales, a toute la candeur et les émotions simples de ses onze ans ; la seconde, venue tard au guidisme, est distraite, peu réaliste et manque de sens pratique.

Pour les Mouettes de La Croix verte, ce sont Claude et Catherine Bourgon, dite Cathie. La première a, aux dires de son CP, une «âme de martyre», elle ne se plaint jamais, est toujours de bonne humeur et prête à tous les dévouements. La seconde, timide et un peu gauche, est au départ irréfléchie, maladroite et peu dégourdie : c’est la guide qui «se prend les pieds dans les tendeurs», «ne trouve pas d’eau à la rivière», mais à côté de cela, c’est un océan de bonne volonté et la droiture lui est naturelle ; ce sera elle notre héroïne !

Pour les Grillons d’Une Fille pas comme les autres, ce sont Cécile Fauré et Muriel Gérondin. La première est avant tout une musicienne (bon sang ne saurait mentir !) et la seconde, de par des problèmes familiaux, une enfant gâtée, parfois capricieuse.

Pour les Hermines dans Les Choucas, ce sont Caroline et Anne : la première est une flûtiste blonde aux manières comiques et franches, mais aussi une bricoleuse habile et débrouillarde ; la seconde passe pour la «novice aux bigoudis» et aux longues boucles pendantes que l’on entend peu au début du récit, mais peu à peu prend de l’assurance.

Pour le Mustang du Testament des cœurs fidèles, il s’agit de Marie (dite Pitchoun) et Gwenaelle (Gwen, pour les intimes). La première est le boute-en-train, un feu follet sans cesse actif, plein d’idées géniales s’il n’avait la langue aussi bien pendue. La seconde, discrète et sensible, peut être silencieuse et pipelette, mais rien n’échappe à ses yeux : elle est officiellement l’observatrice de l’équipe. Son statut de cul de pat ne l’empêche pas d’être très efficace quant il le faut : observer discrètement, trancher des liens…

Pour les Hermines de La Forêt qui n’en finit pas, ce sont Claude (dite la Cantinière) et Lutin (vert ou bleu, selon les éditions), qui ne sont guère présentées à leur avantage. La première, avec son air martial et effronté, a en général des divergences de priorité avec le restant de l’équipe. La seconde, «démon à figure d’ange» est un sac à malices, mais heureusement doté d’un cœur d’or.

Hors héroïne, une équipe guide lancée dans l’aventure se compose donc d’une cheftaine et de sa seconde : deux filles de 15 à 16 ans aux caractères en général complémentaires, mais parfois aussi équivalents, la première étant souvent un rien plus impulsive et la seconde plus retenue1 (mais ce n’est pas forcément le cas dans La Forêt qui n’en finit pas, où on pourrait voir les deux rôles inversés) ; viennent ensuite deux techniciennes d’à peu près 14 à 15 ans, l’une un rien plus bruyante que l’autre ; et enfin deux petites qui n’ont souvent encore jamais campé et qui découvrent ce drôle de zoo avec plus ou moins d’humour, d’efficacité, de manque de force physique et de naïveté.

inconnue
Henri Dimpre pour L'Inconnue de Valcluse

à suivre : 3. Les fonctions liées au récit

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1- C’est également le cas dans les romans scouts : notamment avec Alain, dit Lélo, second du Loup dans Le Bracelet de vermeil et Le Prince Eric de Serge Dalens ; Robert, dit Boby, second de l’Hirondelle dans Le Relais de la Chance-au-Roy de Jean-Louis Foncine ; ou encore Gilles de Tavannes d’Estissac, second du Loup (également) dans Matricule 512 de Jean Valbert.

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