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Les Echos de Nampilly
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23 janvier 2010

Gil des Lavras - Safari Signe de Piste n°12

Jacques da Cunha, illustrations Pierre Joubert, 1971

gilMichel d’Argy, orphelin depuis sa naissance, vient de perdre sa grand-mère, sa dernière parente française. Après quelques mois d’orphelinat, on lui apprend qu’il possède encore beaucoup de famille, dont son grand-père paternel… au Brésil. Pour Michel commence alors une nouvelle vie.

Oubliée la grisaille des villes européennes et des écoles françaises. Michel découvre d’abord les couleurs et la fête permanente qu’est Rio de Janeiro puis les grands espaces chauds et secs des Lavras, où se trouve Ouro Verde, le domaine de son grand-père. Michel doit tout apprendre de son nouveau pays : la langue, la culture, la chasse, l’équitation… Et surtout les rapports qui unissent les gens qu’il va rencontrer.

Il y a les dizaines de cousins d’Argy, bien sûr, Les domestiques, souvent noirs ou métis, les galimperos soumis au docteur Miguel ou à Gil Teles de Quental… Car il y a Gil, aussi. Du même âge que Michel, orphelin comme lui, Gil a été recueilli par le docteur Miguel et habite Ouro Verde. Michel va devoir apprendre à vivre avec cet adolescent fier, orgueilleux, juste et généreux.

La froideur de Gil à son égard n’est pourtant pas due seulement à l’intrusion de ce petit étranger sur ses terres. Gil est un Quental, et Michel un d’Argy. Les deux familles sont des ennemis héréditaires. Mais Michel ne se soucie guère de disputes ancestrales dont il ne connaît pas l’origine et se lie vite d’amitié avec Gil. De camarades, ils deviendront amis, avant de se découvrir cousins. Mais cela ne suffit pas au cœur pur de Michel. Ce qu’il veut, c’est réconcilier Gil avec le reste de la famille d’Argy et surtout, surtout, avec le docteur Miguel, leur grand-père à tous deux.

Gil des Lavras prend place dans les mêmes richissimes domaines brésiliens que Le Seigneur d’Arangua ou Sévero, mais dans le nord du pays. On découvre cette fois le milieu des chercheurs de diamants miséreux qui vivent dans l’espoir de trouver un jour une belle pierre et des fazendarios qui décident sur leurs terres jusqu’au prix des boissons dans les bars.

Gil des Lavras est sans doute le roman permettant le mieux de pénétrer dans le monde de Jacques da Cunha. Le Brésil y est introduit à travers les yeux d’un jeune Français qui ne connaît pas du tout le pays, ce qui aide le lecteur à s’accoutumer à l’ambiance, à la vie brésilienne. Ainsi, les coups que reçoivent Gil et les cousins de Michel surprennent ce dernier mais sont pour les garçons chose courante (à l’époque). La déférence avec laquelle les enfants demandent des permissions aux parents, l’influence que peuvent avoir les riches sur les pauvres, les blancs sur les noirs, les maîtres sur les domestiques

… Tout cela paraît irréel, ici et aujourd’hui. Même Michel a parfois du mal à comprendre le milieu dans lequel il vient de pénétrer. Et pourtant le Brésil de Jacques da Cunha est criant de vérité et d’humanité.

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Commentaires
P
C'est bien le drame du Signe de Piste : entre 12 et 16 ans, toutes les lectrices étaient "presque" amoureuses de tous les héros. Sauf de ceux dont elles étaient "vraiment" amoureuses, bien sûr. Et comme un certain nombre mourraient... bonjour les crises de larmes !
C
Ah, je ne m'étonne plus du commentaire laissé chez moi sur la saga du Prince Eric.<br /> Gil des Lavras a été un de mes favoris longtemps, d'ailleurs à 12 ou 13 ans, j'étais presque amoureuse de lui !
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