Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Echos de Nampilly
Publicité
Archives
18 février 2008

Les Cahiers Robinson - 1

Claude Campagne, entre mémoire et amnésie
Francis Marcoin
Cahiers Robinson n°21, La Bibliothèque Rouge et Or - 2007

capitaine

Francis Marcoin analyse en profondeur les romans de Claude Campagne (Jean-Louis et Brigitte Dubreuil), notamment Adieu mes quinze ans…, l’une de ses plus belles réussites chez Rouge et Or. Mais nous ne résumerons ici que le passage consacré au Signe de Piste. Afin de mieux comprendre les liens qui unissaient Claude Campagne au Signe de Piste, voici un passage de Francis Marcoin, qui suit l’évocation de 15 histoires d’amitié, signé Claude Campagne et publié chez Gauthier-Languereau : «Quant au directeur de cette ''série 15'', Claude Appell, c’était un ami de longue date de Jean-Louis Dubreuil. Car, grâce à ses confidences, nous pouvons renouer le fil d’une carrière : ancien journaliste, Jean-Louis Dubreuil, né en 1914, diplômé de Sciences politiques, section diplomatique, a publié deux romans dans la collection ''Signe de Piste'' dont le catalogue contient également des ouvrages de Claude Appell. Aux dîners littéraires de Mlle Gilleron, la directrice de la maison Alsatia, Jean-Louis Dubreuil retrouve tout un petit monde qui navigue entre le roman scout et France magazine : Serge Dalens, Jean-Louis Foncine, Arnauld de Corbie, Pierre Joubert, ou encore Claude Appell.

Francis Marcoin s’arrête longuement sur Le Capitaine du Jamboree. Le thème de ce roman, entre amnésie et retrouvailles familiales d’après-guerre, est récurrent chez Jean-Louis Dubreuil. On le retrouvera entre autres dans Adieu mes quinze ans…

Par une brève présentation du décor initial (Boulogne sur Mer, juste après la guerre, encore marqué par les bombardements) et des personnages (Philippe Hardelot, adolescent fils de marin et Jeffry Davidson, capitaine d’un navire appelé Le Jamboree), Francis Marcoin montre toute la poésie et la puissance d’évocation du roman. Philippe Hardelot, dont le père a disparu avec les convois de l’Arctique durant la guerre, croit un jour le reconnaître dans un marin un peu bizarre, Jeffry Davidson. Il se lance alors dans une quête à travers l’Europe et les mers pour tenter de découvrir si cet homme, qui a perdu tous ses souvenirs, est vraiment celui qui lui manque tant…

Au-delà de l’histoire, Francis Marcoin s’attarde sur la dimension internationale du Capitaine du Jamboree et sur la portée que le roman a pu avoir dans l’Europe d’après-guerre, par son message de réconciliation et de collaboration entre les peuples. Il a d’ailleurs été publié par la branche allemande d’Alsatia, sous le titre Die Botschaft ohne Absender. L’amnésie des personnages devient ainsi une image pour montrer qu’il faut parfois savoir « oublier » certains événements historiques.

Jean-Louis Dubreuil construit en fait tous ses romans sur le même modèle. Dans Expédition de secours, le point central est encore une fois un raid international, dont la raison est un drame familial que le principal protagoniste, trop jeune au moment des faits, essaie de se rappeler. Là aussi, c’est la réconciliation qui prévaudra sur la vengeance.

La recherche des souvenirs perdus mise en parallèle avec la réconciliation franco-allemande n’est d’ailleurs pas une spécificité de Jean-Louis Dubreuil ; on retrouve le même schéma notamment chez Jean-Louis Foncine avec Le Glaive de Cologne.

Dans les influences de Jean-Louis Dubreuil, Francis Marcoin cite également La Bande des Ayacks et le roman scout en général. On n’oublie pas que Jean-Louis Dubreuil a dirigé les trois premiers volumes de La Fusée et que dans Adieu mes quinze ans..., «le prince blond norvégien qu’est Yann apparaît clairement comme une sorte de réincarnation du prince Eric de Serge Dalens.»

Enfin, comme un passage de flambeau, Francis Marcoin évoque rapidement Un certain bonheur, dans lequel Hugues Montseugny reprend les thématiques du secret familial et de l’amnésie si chères à son père…

--> Biographie de Jean-Louis Dubreuil <--
(*et témoignage de Jean-Louis Foncine, cité comme source par F. Marcoin)

PS : si quelqu'un posséde la couverture d'Igor Arnstam du Capitaine du Jamboree, ce serait bien gentil de nous l'envoyer.

motifmessage

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité