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Les Echos de Nampilly
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2 juin 2010

Mon ami Carlo – Signe de Piste n°134

Gine Victor, illustrations René Follet (1959), Michel Gourlier (1976)

Contrairement à ce que la consonance de son titre pourrait laisser penser, Mon ami Carlo ne se passe pas du tout au soleil des pays méditerranéens. Mais alors pas du tout. Le décor de ce roman, ce sont les terrils de Flénu en Belgique, les charbonnages, les camps miséreux de mineurs de fond.

carlo

Rassurez-vous, nous ne sommes pas dans Germinal. Dans Mon ami Carlo, les hommes ne meurent pas de faim. Bien sûr, le dur travail de la mine ne paie guère. Et il est bien difficile d’élever une famille de cinq enfants quand on n’est qu’un pauvre émigré italien, loin du ciel bleu de son pays. Carlo, l’aîné des enfants, arrive de son Italie natale en dernière année d’école primaire. Un garçon clair, honnête, droit, amical et surtout… fort bon élève.

Tout cela ne fait pas l’affaire d’Emile (Milo), fils d’un Chef-Porion de la mine, qui joue les petits chefs plus souvent que la décence ne le permettrait et aspire avant tout à être premier de la classe, toujours.

Alors quand Emile sent approcher le danger Carlo, second dès son arrivée, et qui grappille des points au fur et à mesure que l’année scolaire avance, la colère s’empare de lui. La colère et, immédiatement après, la jalousie, qui le ronge comme une terrible maladie.

Car il ne se l’avouera jamais, mais ce Carlo avec son teint bronzé et son accent chantant, il l’envie terriblement. Il envie sa capacité de travail à l’école, les compliments qu’il y reçoit, son aisance à se faire de nouveaux amis, cette magnifique montre que son parrain lui a offert pour sa communion et jusqu’à sa façon de nager le crawl…

Milo n’est pourtant pas un mauvais garçon. Mais sa haine pour Carlo grandit de jour en jour et lui fait commettre des actes terribles envers son ami. Milo n’hésite pas à l’abandonner, blessé, au pied d’une tour dont il l’a poussé. Il n’hésite pas non plus à nier lui avoir volé sa montre, son précieux trésor… Pour qu’Emile comprenne enfin qu’il a bien plus à gagner à être l’ami de Carlo que son ennemi, il va falloir qu’une terrible catastrophe frappe le Quatorze des produits, cette mine où les pères des deux garçons travaillent. Mais à ce moment-là, ne sera-t-il pas déjà trop tard ?

L’histoire de Mon ami Carlo est assez prenante, les décors fort bien rendus et l’accident de la mine terriblement angoissant. Le cadre fort sombre – charbonneux – n’est pourtant pas traité comme une calamité. On en ressent d’autant plus le gouffre qui sépare Milo, issu d’une famille de mineurs, au premier abord plutôt renfermé, de Carlo qui apporte avec lui la chaleur et l’exubérance de l’Italie.

On regrette cependant que les dialogues, trop bien écrits pour les enfants qui les prononcent, sonnent parfois un peu faux. Autre fausse note : la jeunesse des héros – une dizaine d’années, la fin de l’école primaire – classe le roman plutôt dans la catégorie « littérature pour enfants » que « littérature jeunesse ». On s’étonne presque, du coup, de voir Mon ami Carlo réédité en Nouveau Signe de Piste, collection bien plus ancrée dans l’adolescence que ne l’était le Signe de Piste et illustré par un Gourlier apparemment en panne d’inspiration.

Ce roman reste tout de même plaisant, mais il ne faut y chercher ni profondeur, ni message caché. Une histoire simple, pour deux heures d’une lecture agréable.

52143775

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Commentaires
J
Bonjour,<br /> Illustrations de Rene Follet!<br /> Cordialement,<br /> Jelle
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