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Les Echos de Nampilly
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29 mai 2010

Pétronille reprend la route

Le Sauvage, illustrations Pierre Joubert, 1959
par Anne Danguy des Déserts

petronille1Mais non Pétronille n’est pas une fille mais une guimbarde inénarrable, une torpédo 16 cv 1912 avec laquelle deux amis Yves Gallois et Pierre Laboulette ont la prétention de faire un périple en France, durant les grandes vacances, bac maths élem. en poche. Nous sommes dans les années 1950.

Pour financer cette virée, les deux camarades ont décidé de faire du commerce. Ils ont donc acquis aux puces et dans les salles de vente tout un bric-à-brac hétéroclite et farfelu trottinette, bassinoire, prie-Dieu, une guirlande de moulins à vent en celluloïd, dont le clou est, sans conteste, une statuette en ferraille, imitation faux-bronze représentant un buste de femme les yeux modestement baissés, et l’épaule ornée d’une rose, chef d’œuvre signé La Rose par Guiroux.

Après un départ homérique, Pétronille roule enfin, les deux amis partent à l’aventure, sans direction précise. Mais voilà que dans un geste de colère, à la suite d’une altercation avec des voisins de camping, Gallois précipite à terre la Rose de Guiroux qui sous le choc se déboite le cou. Le buste est creux et contient un étui à cigarette en argent, gravé H.M.S. Dunedin, contenant 100£ et une liasse de papiers écrits en différentes langues. Leur route prend tout son sens car les deux amis décident de partir à la recherche du propriétaire de ce dépôt.

Un vrai jeu de piste commence aux petronille2multiples péripéties empreintes d’humour : pannes, rebondissements, et même emprisonnement, (assez doux, il est vrai) afin de retrouver le propriétaire dont ils ignorent tout y compris le nom et la nationalité. Leur parcours les mènera travers une Normandie pluvieuse mais éminemment pittoresque en ses paysages et personnages jusqu’à la demeure du capitaine Goupil. Celui-ci avait reçu en dépôt avant la guerre les bagages d’un ami, le docteur O’Callaghan et si celui-ci disparaissait, il devait les remettre à son neveu Patrick O’Callaghan, ce qui, effectivement, est arrivé. Dans ces objets, il y a un tableau qui semble être un Goya, cela arrangerait bien, le jeune Patrick qui ne rêve que de voile et qui vient d’acquérir un petit yacht, en mettant en gage le tableau chez un marchand fort intéressé. Mais les papiers certifiant l’authenticité de ce tableau ont disparu. Madame Goupil est une maniaque de l’ordre et elle s’est débarrassée de la Rose de Guiroux auprès d’un brocanteur. Yves et Pierre présentent donc la Rose de Guiroux, sans dire ce qu’elle contient, au Capitaine Goupil qui ne la reconnaît pas et attend donc le retour de sa femme. Quand celle-ci revient, furieuse de retrouver cet objet dont elle s’était débarrassée une première fois, elle le confie à Patrick pour qu’il le jette en haute mer.

petronille3Patrick invite Yves et Pierre à faire une petite croisière jusqu’à Guernesey, ils en sont d’autant plus ravis que Pétronille est encore une fois en panne, et en dépôt chez la mère Dragon, la ferrailleuse qui avait détenu la Rose. Les deux amis n’avaient plus comme ressource que de coucher dans leur voiture, dans un parc à la ferraille, ce qui n’est jamais très folichon. Hélas, ils découvrent vite en bavardant avec Patrick, l’horreur de la situation car Patrick d’un geste large effectue la mission confiée à lui par Mme Goupil et précipite La Rose en eau profonde.

Tout est-il donc perdu ?

C’est un récit léger et pétillant. Constitués de petits tableaux croqués sur le vif, l’auteur pose sur ses contemporains un regard parfois tendre, parfois ironique, toujours lucide.

Pierre Joubert s’est amusé à croquer l’inénarrable Pétronille sous tous ses angles et une Normandie bien pluvieuse. On aurait aimé trouver parmi la dizaine d’illustrations, une représentation du Conger-Eel en mer, mais malheureusement, il reste à quai.

52143775

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Commentaires
A
Je tiens à votre disposition le périple de Pétronille qui est certainement un des itinéraires du Cdt Fatou pour se rendre dans sa propriété de St-Servan.
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