Le Reliquaire de Saint Pabu

Par Laurent Rémusat
Editions Tempora, novembre 2007

Roman scout pas mort.

Eh bien non, le roman scout n'est pas mort.

Il y a eu le flamboyant Royaume et la Gloire, le Testament des Cœurs fidèles, roman-guide, et je découvre dans un catalogue un titre qui m'attire immédiatement : Le Reliquaire de Saint Pabu. Saint Pabu, je connais, c'est un bourg côtier à 30 km de Brest. Je ne sais pas tout et le Saint Pabu du roman est situé dans les Côtes d'Armor, ce n'est pas le mien, peu importe, la présentation de l'éditeur est fort alléchante.

Fiche Technique :

Personnages

Troupe :
1re Marine-Valoire – Groupe Duplessis de Grénédan

Equipages :
Marsouins - CE : Damien – Pierre et les autres.
Espadons – CE : Grand Michel – Pascal et les autres.
Albatros – CE : François 1er CE à 3 bandes - Jacques et les autres.

Maitrise :
Gérard le CT - indicatif Maman-Poule.
ACT : Ronan et Henri.

Aumônier :
Abbé Monty, on l’appelle le Padre.

Les autres de Pléneuf ???

Lieu de camp
Château de Bienassis (Côtes du Nord à l’époque) entre Pléneuf Val André et Erquy, non loin de l’Abbaye de St Pabu et de l’Ilot St Michel.

Flotte
Le Saint-Joseph : Canot réformé de l’Ecole navale (particulièrement lourd et lent) Excellente école pour apprendre la navigation à voile.
La Madame Elisabeth : Mignon petit cotre. Rapide, facile et amusante à manœuvrer.
L’Hippopotame : Gros Dinghy équipé d’un petit moteur hors-bord, utilisé par les chefs, pour la sécurité.
Le Monuik : Petit Bénodet muni d’un roof à deux minuscules couchettes, naturellement la maîtrise se l’est réservé.

Enfin il y a aussi un mystérieux Requin qui rode dans la baie de Saint Brieuc.

Grand jeu
Durant la Révolution, l’abbaye qui abritait un précieux reliquaire contenant l’annulaire muni de son anneau pastoral de Saint Pabu a été incendiée. Le reliquaire a disparu, mais il semblerait qu’il ait été mis en lieu sûr par des fidèles de l’endroit. Vérité, légende, on ne sait trop.

Les Marsouins doivent non seulement retrouver cette chasse mais encore trahir les deux autres équipages et conserver ce précieux reliquaire. Les deux autres équipages réveillés quelques heures plus tard apprendront cette triste nouvelle et se mettront en chasse à leur tour.

Sauf que rien ne va tourner comme prévu par les chefs, car entre l’abbaye de Saint Pabu et l’Îlot St Michel et encore l’ile Bréhat où les rusés Marsouins expédient (regardez une carte) les deux autres équipages, il peut se passer bien des choses, surtout quand il y a crypte, souterrains, escaliers dérobés et grotte presque sous-marine.

Et d’abord Pierre des Marsouins et Thibault de l’Espadon disparaissent mystérieusement et çà, ce n’était pas prévu.

Il semble qu’une bande de voyous dotés d’un solide accent breton, entraînés par un mystérieux T.L. soit aussi sur la piste du reliquaire et ne veulent pas que les scouts marins s’en emparent. Mais comme c’est curieux, cette bande est toujours au courant de tout ??? Y aurait-il un deuxième bureau ? Mais qui ?

Citation
« Bah ! Les oubliettes, ça n’existe que dans les Signes de Piste et autres bouquins écrits par de vieux scouts attardés en mal d’édifier leur progéniture. »

L’auteur
Laurent Rémusat est-il un vieux scout attardé ? Certes il a un passé complet de scoutisme (louveteau, second d’équipage, CE, ACT puis CT) mais c’est aussi un militaire (on connaît leur talent de conteur) et de surcroit un provençal du pays de Mistral, et enfin, il écrit pour s’amuser et c’est ce qui fait tout le charme de ce roman scout.

Pas de torture psychologique chez nos scouts marins, (d’ailleurs quand on navigue, sur un voilier, on n’a vraiment pas le temps) mais ils crochent dans l’aventure, affrontent hardiment les situations périlleuses, toujours avec humour, les retournent à leur profit, jetant "l’ennemi" dans le désarroi.

L’auteur qui écrivait ce roman qu’il envoyait en feuilleton à ses enfants alors qu’il était en poste au loin avoue s’être bien amusé à l’écrire et moi à le lire. J’ajouterai que passé le début un peu lent, mais il faut bien présenter la flotte et les manœuvres, je n’ai pas levé le nez jusqu’à la dernière page.

L’auteur qui a une solide expérience du scoutisme et de père de famille présente des scouts croqués sur le vif, criants de vérité dans leur camp de Pâques.

L’intrigue est habile et mêle harmonieusement le passé et l’avenir. L’œuvre est rigoureusement construite et le style souple et familier.

Les plus jeunes seront passionnés par cette course au trésor pleine de péripéties et les plus anciens s’amuseront à retrouver les influences peut-être inconscientes des ancêtres du Signe de Piste, Matricule 512, Le Relais de la Chance-au-Roy ou Le Foulard de sang. Mais le plus séduisant est sans conteste, le détachement plein d’humour avec lequel l’auteur narre cette histoire.

Une très belle couverture de Marion Raynaud de Prigny présente deux de nos scouts marins, dont l’un coiffé de son bonnet de mer. Le texte lui-même est très agréablement ponctué de fines illustrations dues au crayon sensible de Marie-Estelle Mazaudier.

Anne des Déserts
26 janvier 2009

NB – Saint Pabu : Il existe deux bourgs, celui du roman dans les Côtes d’Armor et un deuxième dans le Finistère, charmant petit port à l’embouchure de l’Aber-Benoit mais à l’eau plutôt fraiche. Le vrai Saint-Pabu a existé, il s’agit de Saint-Tugdual, un des 7 évêques fondateurs de Bretagne, Tréguier). Pabu est le nom donné par les bretons.

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[Annne]

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Anne